Portfolio : Clark Defense Systems (CDS)

Ce portfolio a été initialement publié dans le magazine Jump Point 10.3.

Malgré une carrière illustre, Gratia Katsaros n’a jamais oublié sa première affectation sur le terrain. Récemment diplômée de l’école de commerce de l’Université de Rhetor, Katsaros avait rejeté nombre d’offres d’emploi de banques d’investissement de premier plan pour rejoindre une équipe de “turf-techs”, terme argotique du 24e siècle désignant les travailleurs engagés par les entreprises de terraformation pour visiter les planètes en cours de terraformation. Scientifiques côtoyant techniciens de réparation, certains turf-techs effectuaient des relevés importants afin de surveiller le processus, tandis que d’autres réparaient les équipements terrestres essentiels. Leur travail oscillait entre exaltation et extrême danger, ce qui, de l’aveu de Katsaros, climatologue amatrice à la recherche de sensations fortes, l’avait attirée dans ce boulot. Alors qu’elle s’habillait pour sa première mission, le chef d’équipe Clark Rissolo lui remit un équipement de protection supplémentaire fait maison en lui expliquant que l’entreprise n’exigeait pas qu’elle s’en équipe, mais que lui le portait. Clark, turf-tech de longue date, savait à quel point les conditions atmosphériques pouvaient changer rapidement, et que la combinaison environnementale standard se révélait bien inefficace face à des phénomènes inattendus, comme des grêlons de la taille d’un œuf tombant soudainement du ciel.

Dans ses mémoires, Protéger le peuple, Katsaros revient sur cette première mission sur Terra IV et sur certains des dangers auxquels son équipe avait alors été confrontée.

“Il y a eu une soudaine chute de la pression atmosphérique, suivie d’un vent fort et glacial. Cela ne m’avait pas semblé si étrange, mais Clark a immédiatement demandé une évacuation d’urgence. J’ai pris un moment pour serrer un autre boulon quand j’ai soudain été renversée par une roche soulevée par le vent. Heureusement, Clark m’a relevée et guidée dans le vaisseau. Une fois en sécurité, j’ai vu sous mes yeux un morceau de rocher enfoncé dans ma couche d’armure supplémentaire fournie par Clark. Pour cela, je lui dois non seulement la vie, mais aussi une gratitude éternelle pour nous avoir mis sur une nouvelle voie.”

Par plaisanterie, Katsaros appelait ces couches de protection supplémentaires “le système de défense de Clark”, et ses expériences sur le terrain la poussèrent à plaider pour des normes de sécurité accrues pour les turf-techs. En 2539, elle convainquit Clark et quelques autres de créer une entreprise de fabrication d’armures environnementales spécialisées. L’équipe s’installa à Najita sur Keene, dans le système Killian, et choisit le nom de Clark Defense Systems (CDS), en hommage à la plaisanterie de Katsaros. Cependant, peu après le lancement de leur première gamme de produits, la Première Guerre tevarine éclata et l’UPE eut désespérément besoin d’armures de combat. Les ventes médiocres de leurs combinaisons environnementales poussèrent alors CDS à demander et à obtenir un contrat militaire. “Nous avons sauté sur l’occasion d’élargir notre gamme grâce à des fonds gouvernementaux”, écrit Katsaros, “mais nous pensions que nous reviendrions aux combinaisons environnementales dès la fin de la guerre. Nous n’aurions pas pu nous tromper davantage.”

UN CONTRAT EMPOISONNÉ

Clark Defense Systems perfectionna ses combinaisons environnementales pour les rendre conformes aux normes militaires, et convertit rapidement sa chaîne de production pour créer une variété d’armures et de sous-combinaisons de combat. Alors que l’UPE était sur le point de remporter la Première Guerre tevarine, un groupe d’officiels du gouvernement visita le siège de CDS pour la première fois en 2546 et déclara que leurs armures étaient l’équipement le plus prisé par les forces combattantes et les pilotes. Elles étaient si efficaces et appréciées qu’une grande partie en était réservée aux forces spéciales ou aux soldats dans les zones d’opération les plus dangereuses. La visite se termina par une offre des représentants de l’UPE à CDS d’un nouveau et considérable contrat gouvernemental afin d’accroître sa production pour l’armée. Bien qu’une telle offre dût empêcher leur retour sur le marché des combinaisons environnementales, elle était trop belle pour être refusée.

CDS consacra alors toutes ses ressources à la fabrication d’armures de combat et consulta longuement les vétérans de la Guerre tevarine pour connaître les fonctionnalités qui leur convenaient le mieux sur le terrain, ainsi que leurs besoins et leurs souhaits pour les modèles futurs. Cela conduisit au développement de certaines des gammes d’armures les plus célèbres, notamment les séries ORC (Omni-Role Combat) et ADP (Advanced Defensive Protection). Le déclenchement de la Seconde Guerre tevarine en 2603 entraîna une nouvelle et substantielle augmentation des contrats gouvernementaux de CDS, et de nouveaux essais en conditions réelles. La volonté de l’entreprise d’adapter et d’améliorer ses armures lui permit de rester la préférée des soldats qui, une fois la guerre terminée en 2610, rentrèrent chez eux en vantant les mérites d’une marque indisponible sur le marché civil. Ce bouche-à-oreille donna naissance à un marché d’occasion florissant pour les armures CDS, avec la création d’entreprises entièrement dédiées à l’acquisition et à la remise à neuf de ces pièces très prisées.

Face une telle demande, CDS envisagea de se tourner vers le secteur privé. L’engagement à long terme de l’entreprise de fabriquer des armures à l’usage exclusif des militaires de l’UPE/UEE était une aubaine, mais les cadres étaient conscients du danger d’être associés au régime de plus en plus autoritaire des Messer. Les avocats de CDS cherchèrent des moyens de se soustraire à la clause d’exclusivité de leur contrat gouvernemental, mais le régime Messer eut vent de leur plan et informa la société que ses armures avaient une “importance stratégique pour l’Empire”. Dans des documents, publiés des siècles plus tard en vertu de la Loi sur la vérité historique, l’UEE faisait valoir qu’aucune des armures développées pour l’armée, ou même des versions modifiées de celles-ci, ne pourraient jamais être mises à la disposition du public, et que toute tentative de se soustraire à l’engagement de fabrication entraînerait la prise de contrôle totale par l’Empire de l’entreprise, de ses installations, de ses actifs et de ses brevets. Les responsables de CDS furent suffisamment échaudés pour abandonner leurs plans, et ils se contentèrent d’attendre et d’espérer que l’entreprise survive au régime.

PROTÉGER LE PEUPLE

À la fin du 28e siècle, le pouvoir du régime Messer était suffisamment faible pour que CDS reprenne ses projets d’expansion dans le secteur public. Leur première action eut lieu en 2789 et coïncida avec l’ouverture au public de l’ancien système militaire de Castra. La société acheta des bureaux et des sites de production sur Cascom (Castra II) dans l’espoir de créer une société distincte axée sur le développement d’armures pour le grand public. CDS espérait, en isolant cette entité, son produit et ses cycles de développement, de tout ce qui avait été fait auparavant pour l’armée, se mettre à l’abri des interférences ou des représailles du gouvernement. Mais ces plans devinrent rapidement caducs lorsque les Messer finirent par tomber en 2792.

Libéré de la main de fer de l’ancien régime, CDS eut de longues discussions avec les sénateurs et les membres de l’administration de l’Imperator Erin Toi. Le nouveau gouvernement souhaitait couper les liens avec les entreprises associées aux Messer, un sort dont Aegis fut la victime la plus célèbre, mais la preuve de la tentative de CDS de rompre ses contrats, suivie par les menaces de prise de contrôle du régime Messer, lui évitèrent de tout perdre. Au lieu de cela, les deux parties se mirent d’accord pour réduire considérablement la taille des contrats de CDS, tout en lui permettant de se lancer sur le marché civil pour vendre les anciennes versions de ses armures de combat.

Avant d’entrer sur le marché civil, CDS mit en place un schéma directeur pour préparer le succès futur de la marque. En 2802, la société transféra officiellement son siège social vers Cascom dans le système Castra, et y augmenta considérablement sa capacité de production. Aujourd’hui, la plupart des opérations civiles sont basée sur Cascom, tandis que les installations de Keene se concentrent sur la fourniture et le développement des prochaines gammes d’armures révolutionnaires pour l’armée de l’UEE ; un domaine dans lequel CDS continue d’exceller, comme en témoigne l’obtention d’un contrat gouvernemental en 2945 en vue de la recherche et du développement d’une armure légère de nouvelle génération. Aujourd’hui, Clark Defense Systems maintient une position importante dans les secteurs civil et militaire, restant aux yeux de beaucoup une entreprise clé de l’empire.

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