Portfolio : Le périphérique de Bremen

Traduction: Ezryane
Relecture: odysseus1992
Intégration: Ezryane

Ce portfolio a été initialement publié dans le magazine Jump Point 9.8.

“Jamais je ne m’étais senti aussi nerveux. Tout notre réseau d’activistes avait été trahi, nous obligeant à fuir alors que les agents de l’Advocacy commençaient leurs raids. Je savais que certains de mes amis avaient réussi à atteindre l’espace xi’an, mais d’autres avaient tout simplement disparu. Certains pensaient que les Messer les avaient eus, mais j’ai aussi entendu des histoires de contrebandiers qui les auraient vendu aux Banus. Pourtant, je devais prendre le risque. Tout était préférable à une prison de rééducation des Messer, alors j’ai grimpé dans cette caisse de contrebande et ils m’ont enfermé. Tout ce que je sais ensuite, c’est qu’un Xi’an me secouait pour me réveiller. Le premier que je rencontrais, et je, ah… eh bien, j’ai crié parce que c’était très perturbant. Puis, sachant que j’étais enfin en sécurité, je me suis effondré et j’ai pleuré.”

August Dunlow, fondateur de Crusader Industries

Le témoignage incroyable d’August Dunlow sur sa fuite de l’UEE est l’un des nombreux récits qui figurent dans Le périphérique de Bremen, un livre qui mêle brillamment interviews, extraits de journaux et documents gouvernementaux déclassifiés afin de mettre en lumière les mesures extrêmes utilisées pour faire entrer et sortir clandestinement de l’UEE des activistes, des journalistes, des politiciens d’opposition et autres dissidents sous la dynastie Messer. Alors que le régime rendait la fuite de l’empire difficile et souvent dangereuse, une méthode s’était imposée comme la plus sûre et la plus importante. Surnommée le périphérique de Bremen, cette route aurait non seulement permis de faire sortir clandestinement plus de personnes que n’importe quelle autre, mais elle joua également un rôle déterminant dans le retour rapide de centaines d’importants activistes anti-Messer lorsque la révolution commença. Leur retour opportun s’avéra essentiel pour mobiliser les différentes planètes et renverser le régime totalitaire.

Bien qu’au fil du temps, le voyage ait été associé à Bremen, la route traversait en réalité cinq systèmes : Bremen, Nyx, Tohil, La’uo (Virtus), et Ē’aluth (Eelaus). Bremen était le point de départ dans l’UEE et le seul système que les voyageurs connaissaient avant leur périple. En raison de mesures de sécurité strictes, les seules informations que les voyageurs recevaient étaient une heure et un ensemble de coordonnées précises dans Bremen. S’ils arrivaient à bon port, les contrebandiers leur fournissaient des somnifères et une caisse de contrebande exiguë. Pendant ce temps, des membres haut placés de la Force de défense de Bremen (BDF) s’assuraient secrètement que les contrebandiers pouvaient éviter les patrouilles de sécurité de l’UEE et les membres moins compatissants de la BDF pendant la traversée du système et le saut vers Nyx.

Bien que les résidents de Levski aspiraient également à la révolution, ils étaient malheureusement incapables d’offrir un abri permanent aux révolutionnaires fuyant par Nyx. Les dirigeants de l’Alliance du peuple proposaient volontiers Levski comme point d’arrêt pour le ravitaillement en carburant, mais avec des parties importantes de l’ancienne installation minière nécessitant encore des réparations et des systèmes de survie déjà surchargés, ils n’étaient pas en mesure d’accueillir une population plus importante à l’époque. Ainsi, la plupart des contrebandiers opérant sur le périphérique de Bremen s’empressaient de traverser le système pour se rendre à Tohil.

Les systèmes de la ligne Perry étaient censés servir de tampon entre l’humanité et les Xi’ans, mais Tohil les rapprocha au contraire. Celui-ci était devenu le principal point d’échange entre les contrebandiers des deux espèces, les Xi’ans étant désormais chargés de transporter les réfugiés en toute sécurité dans leur espace. Les contrebandiers des deux côtés surnommèrent ce point de rencontre le “trampoline de Tohil”, en partie parce que les échanges se faisaient souvent sur de grandes biomasses botaniques flottant sur les océans de Tohil III. Ces échanges s’étaient avérés si sûrs et fiables que l’empereur xi’an Kr.ē et le sénateur de Terra Terrence Akari se rencontrèrent sur Tohil III en 2789. Cette rencontre donna lieu à un accord de paix qui fut approuvé de justesse par le Sénat de l’UEE, mais jamais promulgué par l’Imperator Messer XI. Néanmoins, l’adoption du traité Akari-Kr.ē mit en évidence la perte de contrôle du régime Messer sur le Sénat.

Bien que faisant partie de la ligne Perry, l’éloignement de Tohil, combiné à des pressions économiques croissantes, empêcha les Messer de poster des soldats dans le système. Au lieu de cela, la sécurité de l’UEE reposait sur un vaste réseau de détecteurs et sur les patrouilles périodiques des flottes stationnées dans Oya – des obstacles facilement évités par les contrebandiers expérimentés des deux côtés. L’armée de l’UEE, qui craignait surtout une invasion à grande échelle des Xi’ans, pensait que ces mesures de sécurité laxistes étaient permises parce que le système ne pouvait être atteint que par Nyx, non réclamé et presque vide, et deux autres systèmes de la ligne Perry. Le premier étant Oya, où les troupes de l’UEE les plus proches étaient stationnées, et La’uo (alors connu sous le nom de Virtus), un système considéré comme inhospitalier en raison de la géante rouge en expansion en son centre. Cela faisait également de ce système la prochaine étape idéale pour le périphérique de Bremen.

L’UEE considérait La’uo comme un système de la ligne Perry, mais seulement de nom. Ils ne prenaient pas la peine d’y patrouiller ou d’y placer plus que des détecteurs basiques puisque ceux qui se dirigeaient vers l’UEE devaient toujours passer par Tohil. Les Xi’ans parcouraient librement le système sans craindre de tomber sur une patrouille de l’UEE. Cela signifie qu’une fois entre les mains des Xi’ans, les voyageurs sur le périphérique de Bremen étaient considérés comme étant en sécurité. La plupart étaient réveillés, extraits de leur caisse de contrebande et placés dans des quartiers “humanisés” pour le reste du voyage.

Cependant, les Xi’ans savaient à quel point il serait politiquement dangereux que le régime Messer apprenne que des réfugiés de l’UEE bénéficiaient d’un asile diplomatique. Pour se couvrir politiquement, ils exploitèrent intelligemment une différence culturelle en profitant de la méconnaissance de leur espèce par l’humanité. En pratique, seuls les gangs de pirates xi’ans pouvaient transporter, héberger et prendre soin des réfugiés de l’UEE. Ainsi, en cas de découverte, le gouvernement xi’an pouvait prétendre que le projet avait été mené par des “pirates”, une expression lourde de sens pour les deux espèces. Les Xi’ans savaient que les humains considéraient les “pirates” comme des hors-la-loi agissant en dehors du champ d’action du gouvernement, et qu’ils ignoraient encore que certains “pirates”, comme la plupart des autres organisations criminelles, étaient officiellement approuvés par le gouvernement xi’an.

Bien que les forces de l’UEE ne se soient jamais aventurées jusqu’à La’uo, les Xi’ans jugeaient peu judicieux de garder les réfugiés sur place et les faisaient entrer dans leur Empire. La plupart atterrissaient dans des stations spatiales contrôlées par les pirates et adaptées à l’occupation humaine dans le système Ē’aluth (Eelaus). À leur arrivée, les réfugiés étaient interrogés par des officiels xi’ans qui rassemblaient des données sur la situation actuelle dans l’UEE. Une fois libérés, ils pouvaient se retrouver, élaborer des stratégies, suivre les nouvelles de l’UEE via un relais spectrum isolé, etc. Des communications cryptées pouvaient même être envoyées en de rares occasions, un réseau distinct de transport de données ayant été établi pour transmettre clandestinement des messages dans l’UEE. À bord de ces stations spatiales, les réfugiés se souviennent des quartiers confortables et de la volonté des Xi’ans d’ajuster les conditions et les équipements pour mieux répondre aux besoins des humains. Les Xi’ans apprirent beaucoup sur l’humanité pendant cette période et utilisèrent ces leçons pour améliorer l’attrait des vaisseaux, de la nourriture et d’autres produits maintenant largement disponibles dans l’UEE.

Les années passèrent. Certains réfugiés de l’UEE se lassaient d’être confinés dans une station spatiale et entreprenaient le pénible voyage de retour chez eux, mais la plupart étaient déterminés à rester, prêts à aider au changement de régime le moment venu. Cette patience porta ses fruits lorsque le massacre de Garron déclencha des émeutes dans tout l’empire. Sentant les feux de la révolution, les Xi’ans inversèrent le périphérique de Bremen pour accélérer le retour des réfugiés importants dans l’UEE. Leur arrivée opportune et surprenante au milieu du soulèvement cimenta la révolution et entraîna le renversement du régime Messer.

Le périphérique de Bremen peut être considéré comme un élément clé du renversement du régime Messer et du rapprochement des espèces humaine et xi’an. L’association de sympathisants au sein de de la Force de défense de Bremen, de contrebandiers humains au grand cœur et de pirates xi’ans loyaux agissant comme mandataires du gouvernement xi’an a permis la création du passage le plus sûr entre les deux empires. Le périphérique de Bremen a prouvé que les deux espèces pouvaient travailler ensemble et que l’univers pouvait s’en trouver amélioré.

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