Siège de Tiber

Traduction: odysseus1992
Relecture: Yoko
Intégration: odysseus1992

Ce portfolio a été initialement publié dans le magazine Jump Point 9.6.

Le siège de Tiber, qui a duré de 2732 à 2736, reste dans les mémoires pour la lutte héroïque menée par l’armée de l’UEE afin d’empêcher les Vanduuls d’envahir le système, et comme le plus long combat ininterrompu entre les deux forces à ce jour. Bien que Tiber ait fini par tomber aux mains des envahisseurs vanduuls, l’armée de l’UEE ne considère pas cette campagne comme une défaite totale. Une grande partie des connaissances accumulées par l’humanité sur les stratégies et tactiques militaires vanduuls ont été acquises au cours de ces quatre longues et sanglantes années de bataille.

Beaucoup considèrent le premier contact de l’humanité avec les Vanduuls comme ayant eu lieu en 2681 lors du raid de la colonie d’Armitage dans le système Orion, prélude aux attaques sporadiques qui suivirent au cours des décennies suivantes. La brièveté et la férocité de ces attaques empêchèrent souvent l’UEE de recueillir des renseignements concrets sur les Vanduuls, mais en 2688, le Dr Arlow Gellis, anthropologue de renom, publia une étude révolutionnaire sur la dynamique sociale de l’espèce, intitulée “Théorie des clans”. Le Dr Gellis affirmait que les forces vanduuls ne sont pas organisées sous un gouvernement conventionnel, mais qu’elles sont composées de clans de tailles et de forces diverses, identifiables par les marques apposées sur leurs vaisseaux. Ces clans opèrent généralement indépendamment les uns des autres, mais il leur arrive d’unir leurs forces, comme lors de l’attaque coordonnée sur Orion en 2712 qui força l’humanité à fuir le système. Après cette défaite, les forces de l’UEE se replièrent sur Tiber pour préparer une ligne défensive secondaire, mais les Vanduuls ne suivirent pas. Au contraire, ils restèrent dans Orion, exploitant les ressources du système.

L’UEE Navy renforça ses forces dans Tiber et surveilla avec anxiété le saut vers Orion, certaine qu’une attaque était imminente. Certains historiens militaires ont même affirmé que la Navy avaient mené plusieurs expériences secrètes infructueuses visant à faire s’effondrer le saut Tiber-Orion. Puis, le 4 février 2726, un chasseur léger vanduul (désignation militaire “Blade”) fut repéré dans le système. Les forces de la Navy se précipitèrent pour le contenir, mais le vaisseau disparut finalement. Peu de temps après, les Vanduuls apparurent en nombre croissant et, à la fin de l’année, de petits raids claniques eurent lieu à une fréquence irrégulière, semblable à celle des attaques sur Orion. Souvent, des mois passaient sans incident. Ce scénario dura jusqu’au 19 avril 2732, lorsqu’un grand clan vanduul entra dans Tiber et attaqua les forces de l’UEE qui surveillaient la zone immédiate autour du saut. Lorsque des clans plus petits suivirent de près et se joignirent au combat, les forces de l’UEE prirent la fuite et cédèrent le contrôle du point de saut Tiber-Orion aux Vanduuls. Le siège de Tiber avait officiellement commencé.

FLOTTE DE DISSUASION

Le Haut-commandement confia au grand-amiral Tesca Halimeade la tâche peu enviable d’expulser les Vanduuls de Tiber. Bien qu’Halimeade en sache autant, sinon plus, sur l’espèce que n’importe qui d’autre dans la Navy grâce à son étude approfondie des documents universitaires et des rapports après action, il fut toujours considéré comme un choix controversé pour diriger la campagne. Ses connaissances approfondies étaient largement respectées, mais les critiques qualifiaient le grand-amiral Halimeade de commandant “de salle de classe” qui n’avait pas glané ses connaissances par l’expérience du combat.

Le grand-amiral Halimeade tripla d’abord le nombre de troupes gardant les points de saut vers Virgil et Oberon. Puis il amarra son vaisseau, l’UEES Aquilon, au plus grand chantier naval du système, l’INS Aniene, pour défendre le saut vers Virgil. Il maintint des vaisseaux capitaux amarrés à des stations spatiales stratégiques à travers Tiber tandis que de plus petites flottes patrouillaient sous forme d’unités de guérilla. Ces patrouilles recevaient des instructions spécifiques sur le moment d’engager et de fuir les forces vanduuls. Les règles d’engagement variaient grandement en fonction de la taille de la force et de l’objectif, mais en pratique, il n’était conseillé d’attaquer que si la force navale était supérieure en nombre. Raillé comme étant une stratégie du type “fuir, ne pas tirer”, le grand-amiral Halimeade défendait sa position en affirmant qu’il sauvait les pilotes en les poussant à s’engager uniquement dans des combats qu’ils pouvaient gagner.

Cette stratégie prudente permit aux Vanduuls d’étendre lentement leur emprise sur le système. Au milieu de l’année 2733, la planète Tiber II était devenue un champ de bataille féroce où divers clans se disputaient le contrôle des stations spatiales et des avant-postes établis. Pourtant, la plupart des vaisseaux capitaux de l’UEE restaient amarrés dans des stations spatiales bien défendues, suscitant de vives critiques de la part d’autres généraux qui estimaient que les Vanduuls étaient en train de prendre pied dans le système. Ce n’est qu’en privé que le grand-amiral Halimeade révéla à ses conseillers la véritable raison pour laquelle il ne voulait pas engager toutes ses forces contre les Vanduuls : il gardait l’espoir que la diplomatie était le moyen de mettre fin à la guerre. “Ce dont j’ai besoin, c’est de renseignements et de temps pour trouver comment les contacter (les Vanduuls)”, écrit-il à un confident. “Si nous nous engageons pleinement dans la guerre, alors la guerre totale est la seule voie possible.”

Au début de l’année 2734, l’avancée des Vanduuls sur Tiber II s’intensifia. Des vids de moissonneuses vanduuls en train de dévorer la surface de la planète furent diffusées sur le spectrum et firent sensation dans tout l’empire. Sentant la maîtrise du système lui échapper, le grand-amiral Halimeade réagit en déployant finalement l’UEES Aquilon et un important contingent de forces de l’UEE près de la planète. Les clans vanduuls, réclamant un combat, se lancèrent avec empressement dans l’affrontement avec la grande flotte. Les campements vanduuls étaient ainsi peu gardés et les équipes d’assaut de l’UEE purent effectuer des bombardements aériens qui ravagèrent la plupart d’entre eux. Bien qu’il s’agisse d’une victoire, cela s’avéra également être une provocation qui ne resterait pas sans réponse.

Les clans qui furent dévastés par les bombardements fuirent le système, tandis que d’autres arrivèrent pour reprendre ce qui avait été abandonné. Des rapports navals déclassifiés indiquent que le nombre de Vanduuls avait en fait augmenté après les bombardements aériens de Tiber II. Le grand-amiral Halimeade dispersa ses vaisseaux capitaux pour essayer de renouveler le succès de son offensive. Il utilisa des vaisseaux comme leurres pour inciter les clans à les poursuivre dans le système, tandis que les équipes d’assaut frappaient les cibles exposées par la diversion. Les renseignements recueillis et les tactiques de combat testées pendant cette période permirent aux militaires de mieux comprendre les Vanduuls. La Navy récupéra même plusieurs stations spatiales perdues, mais cela s’avéra être trop peu, trop tard.

En novembre 2735, les services de renseignements de la Navy apprirent qu’un grand clan vanduul se rassemblait dans une région inattendue du système. Le grand-amiral Halimeade rassembla une petite force autour de l’UEES Aquilon et se rendit personnellement sur place pour évaluer la situation. Il découvrit que les Vanduuls affluaient par un point de saut inconnu lié au système appelé Vector, à peu près au même endroit où le premier vaisseau éclaireur avait disparu il y a des années. Quelques instants après son arrivée, l’équipe de reconnaissance fut découverte et prise en embuscade. Les forces vanduuls détruisirent l’UEES Aquilon, tuant tout le monde à bord, y compris Halimeade. Les quelques vaisseaux survivants retournèrent à l’INS Aniene.

CAUSE PERDUE

La perte du grand-amiral Halimeade mit la Navy en émoi et le Haut-commandement nomma l’amirale Mira Triolo, fervente critique de la stratégie d’engagement mesurée d’Halimeade, comme nouvelle commandante dans le système Tiber. La nouvelle amirale consolida ses forces dans une énorme flotte destinée à défier directement les Vanduuls. Sa première rencontre majeure se solda par la perte de milliers de stellaires et de trois vaisseaux de classe capitale. Sans se décourager, l’amirale Triolo continua à affronter directement les Vanduuls et, dans un geste qui sera plus tard très critiqué, ordonna le redéploiement de renforts depuis Virgil pour renforcer son offensive.

En 2736, la guerre pour Tiber atteignit son paroxysme. L’Imperator Galor Messer IX ordonna personnellement une campagne massive de bombardements aériens sur Tiber II, convaincu que le contrôle de la planète limiterait la capacité des Vanduuls à réapprovisionner leurs machines de guerre. Cette campagne réduisit la planète en terres désolées et lui valut l’épithète de “tombeau”. Puis, le 29 décembre 2736, un vaisseau capital vanduul de classe “Kingship” arriva d’Orion. Identifié comme l’un des plus grands et des plus anciens clans répertoriés par les militaires, le Kingship mena une attaque contre l’INS Aniene. Malgré une résistance courageuse, la moitié des forces de la Navy dans le système fut perdue au cours de la bataille. La ligne navale ayant été brisée et les vaisseaux mis en déroute, l’amirale Triolo ordonna aux forces de se replier sur Virgil. Elle pensait que les Vanduuls resteraient dans Tiber pour saccager le système, comme ils l’avaient fait pour Orion. Au lieu de cela, ils les suivirent, prirent le contrôle du point de saut Tiber-Virgil et envoyèrent des éclaireurs à travers le système. Quelques jours plus tard, le 2 janvier 2737, une vaste flotte vanduul pénétra dans Virgil. L’amirale Triolo réussit à ralentir son avance, gagnant un temps précieux pour couvrir la retraite de plus d’un million de réfugiés, mais Virgil tomba rapidement.

Si le siège de Tiber reste principalement dans les mémoires comme une campagne militaire ratée qui a échoué à sauver le système, beaucoup considèrent qu’il s’agit d’une période inestimable dans la guerre contre les Vanduuls, grâce aux leçons qu’il a permis de tirer et qui sont encore mises à profit de nos jours.

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