Observist Lifestyle : Bar G-Loc

Traduction: Henry Goland
Relecture: odysseus1992, Teliopp
Intégration: odysseus1992

Cet article a été publié pour la première fois dans le magazine Jump Point 7.10.

Salutations, voyageur. L’univers est plein d’histoires uniques qui attendent d’être racontées. Ici, à l’OBSERVIST LIFESTYLE, notre volonté est de fournir un regard original, de près, sur les gens fascinants qui vivent parmi les étoiles et sur les étonnantes aventures qu’ils vivent.

Aujourd’hui, nous nous rendons dans le système Stanton et nous entrons dans l’atmosphère  d’ArcCorp. En dessous de nous, l’étalement urbain s’étend dans toutes les directions, ce qui en fait une destination intimidante et écrasante pour de nombreux voyageurs. La plupart des visiteurs, que ce soit pour affaires ou pour le plaisir, mettent le cap sur Area18, un quartier commercial public avec son spatioport ouvert à tous. Cette plaque tournante commerciale animée attire de nombreux visiteurs dans ce coin unique de l’Empire.

Le bar G-Loc se trouve juste à côté de la place centrale d’Area 18. Populaire auprès des locaux et des étrangers pour ses vues spectaculaires et ses boissons fraîches, le bar accueille un flux constant de clients de tous les horizons et de presque tous les systèmes de l’UEE. Le barman Brant Weiss sert des boissons et échange des histoires avec les clients du G-Loc depuis plus de huit ans. Il y travaille en moyenne douze heures par jour, six jours par semaine, mais affirme qu’il ne s’ennuie presque jamais. Weiss attribue à la diversité et à l’imprévisibilité de sa clientèle le fait qu’il reste engagé et intéressé par son travail. J’étais impatient d’entendre ce qu’était la vie de quelqu’un qui traite quotidiennement avec un si large éventail de personnes.

J’arrive à un moment calme de la journée, le G-Loc est animé mais pas trop bondé. Je prends un tabouret libre au fond du bar en forme de L et je surveille la scène. Le bar allie une esthétique industrielle mais élégante à des propulseurs ArcCorp recyclés et remis à neuf, suspendus au-dessus de confortables cabines en simili-cuir. Une zone surélevée à l’arrière contient une piste de danse actuellement vide et des fenêtres massives offrant une vue impressionnante sur l’étalement sans fin d’Area18.

Aujourd’hui, Weiss travaille seul derrière le bar. Il salue chaleureusement chaque client avant de prendre sa commande. Il en connaît certains, mais la plupart sont nouveaux. Puis il prépare rapidement leur boisson et passe au client suivant. Une fois que tout le monde a été servi, Weiss récupère quelques verres vides restés sur le bar, fait tourner le décape-vaisselle, réapprovisionne les rails et se prépare un verre rapide avant de me rejoindre.

“C’est juste un Fizzz pêche. J’ai besoin de garder l’esprit clair. De plus, connaissant mes goûts, je boirais la moitié de mon salaire si cela devenait une habitude. Il y a une bouteille de Radegast sur l’étagère du haut qui n’arrête pas de me faire de l’œil. Mais sérieusement, c’est un travail délicat et minutieux. La plupart n’y pensent pas de cette façon, mais une fois que la course est lancée, essayer de se rappeler qui a commandé quoi et de tout sortir rapidement peut être un véritable effort herculéen. De plus, il faut s’assurer de rester bien approvisionné, de garder le tout non seulement propre mais aussi hygiénique… La liste est interminable. Mais ça, c’est la partie facile. C’est la gestion des clients qui est le vrai défi et, pour moi en tout cas, la vraie joie de ce travail.”

Weiss affirme que le G-Loc n’a pas de client type. Son emplacement, près de la place centrale très fréquentée d’Area18, attire un grand nombre de piétons. Il attire les locaux qui cherchent à se détendre après le travail, les transporteurs qui tuent le temps entre deux contrats et les touristes attirés par les critiques positives de ses cocktails puissants et élaborés avec expertise.

“Nous faisons toujours de bonnes affaires pendant la Murray Cup ou la saison de sataball. Ces foules sont toujours amusantes mais un peu turbulentes. Il y a une transporteuse long-courrier qui fait de nous sa première escale après avoir passé Dieu sait combien de temps seuls à bord de son navire. Elle dit qu’elle a besoin d’une bonne dose d’humanité avec son whisky. Et l’autre jour, j’ai livré une série de shots à une table tranquille à l’arrière, pour découvrir qu’ils venaient de mettre au point les derniers détails d’une fusion à plusieurs milliards de crédits. Il n’y a jamais deux jours pareils ici, c’est sûr.”

Alors que Weiss décrit sa large clientèle, un individu portant une armure complète et un casque déboule dans le bar. Il arpente rapidement la scène avant de monter les marches jusqu’à la piste de danse. Il entame quelques pas de danse en secouant les hanches et en remuant les doigts avant de s’enfuir presque aussi vite qu’il est entré. L’incident n’a pas du tout déconcerté Weiss.

“Cela arrive plus souvent que vous ne le pensez. Je ne sais pas ce qui pousse les gens à le faire. Parfois, je pense que rester trop longtemps dans  un vaisseau peut faire perdre la tête aux gens… ou alors c’est juste la drogue. (Rires) En tout cas, je suis devenu sacrément bon à lire les gens d’un seul coup d’œil. Même ceux qui viennent ici en armure complète. Je veux dire, ça vous en dit long sur la personne. Qui porte un casque pour aller boire un verre ?”

Un flux constant de clients continue d’entrer et de sortir. Pendant que Weiss remplit les commandes de boissons, il discute amicalement d’un large éventail de sujets allant du prix actuel de l’astatine pour le TDD aux meilleures plages sur Goss. Compte tenu de son sens de la répartie et de ses connaissances approfondies des domaines et des problèmes qui touchent tous les coins de l’UEE, la plupart des gens auraient peine à croire qu’il n’a jamais quitté le système Stanton.

“Je suis allé sur microTech une fois. Ces biomes sont magnifiques, mais tout est si cher. Ma famille n’a jamais eu de vaisseau, et je ne peux pas m’en permettre un non plus. Mais cela n’a jamais tué ma curiosité. Quelqu’un m’a dit un jour qu’on peut apprendre beaucoup sur la vie en voyageant, en lisant et en engageant une bonne conversation. Je n’ai pas les moyens de voyager, alors je me concentre sur les deux autres. C’est pourquoi je parle toujours aux gens de leurs aventures et je tiens une liste de tous les endroits intéressants qu’ils mentionnent. Peut-être qu’un jour, quand je serai à la retraite, j’en visiterai quelques-uns. J’aimerais bien. Mais pour l’instant, je suis heureux que le reste de l’univers vienne me rendre visite.”

Et de là où je suis assis, il semble que le reste du ‘verse soit heureux de le faire. Tant que Weiss se contente de préparer des boissons fortes et de s’engager dans des discussions animées sur l’univers au sens large avec ceux qui errent dans le G-Loc, il semble que le flux de clients potentiels cherchant un répit à l’effervescence de la métropole à l’extérieur ne s’arrête pas. En me préparant à commander une deuxième tournée, je lui demande quelle est sa boisson préférée sur le menu. Sa réponse est immédiate et catégorique.

“Le « Nick’s Mistake » (ndt : littéralement, “L’erreur de Nick”). C’est délicieux, ça a du retour, et c’est quelque chose que vous ne pouvez obtenir qu’ici. Il utilise notre mélange secret Nova, que nous fabriquons nous-mêmes. Sérieusement, si je vous donnais la recette, je serais viré plus vite qu’un projectile de canon à tachyon.”

Pour ceux qui veulent vivre l’expérience G-Loc sans avoir à se rendre dans l’Area18, Weiss a volontiers partagé la recette de sa deuxième boisson préférée au menu, le « Wingman’s Hangover » (ndt : littéralement “La gueule de bois de l’ailier”), avec un avertissement.

“Le nom dit tout. Alors, laissez-moi leur dire le baratin que je débite ici. Profitez-en de façon responsable et ne volez jamais en état d’ébriété.”

WINGMAN’S HANGOVER (FRAPPÉ, SUR GLACE)

  • 30 ml de gin Jynx
  • 30 ml de cognac Cuvée Starlight Idris
  • 30 ml de whisky Coeur de Lion Martien
  • 22.5 ml de jus de citron vert
  • 15 ml de sirop
  • Un Rothman saveur citron vert & gingembre

Ajoutez tous les ingrédients, sauf le soda Rothman, au shaker et secouez avec de la glace. Filtrez dans un verre Collins rempli de glace. Recouvrir avec du Rothman et décorer d’un quartier de citron.

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