Portfolio : Crusader Industries

Traduction: Hotaru
Relecture: odysseus1992
Intégration: odysseus1992

Note de l’auteur : l’article “Portfolio : Crusader Industries” fut à l’origine publié en tant que contenu exclusif aux abonnés le 11 avril 2018.

Fabricant du vaisseau de ligne Genesis, d’une flopée de vaisseaux de transport de marchandises et de navettes de pointe, Crusader Industries est un titan de l’industrie aérospatiale ; une compagnie si puissante et si célèbre qu’elle a fait l’acquisition d’une géante gazeuse dans le système Stanton pour y abriter son siège actuel. Malgré son succès extraordinaire, son fondateur August Dunlow a toujours été très fier de l’engagement de sa compagnie dans les œuvres caritatives et, encore aujourd’hui, Crusader Industries demeure l’une des entreprises les plus généreuses envers les associations à but non lucratif au sein de l’UEE.

Comme le dit la fameuse maxime de Dunlow : “À quoi servent les profits s’ils ne conduisent pas au progrès ?”. Au fil des années, d’aucuns ont compris de cette citation que les entreprises devaient constamment investir en elles-mêmes pour rester à la pointe, une stratégie que Dunlow employait en tant que PDG. Cependant, d’après Francine Konello, auteure de la biographie officielle de Dunlow, le “progrès” pour lequel Dunlow militait avec tant de ferveur était social plutôt que financier. L’amélioration de l’humanité était une passion de longue date qui remontait à l’un des événements les plus choquants de l’histoire de l’UEE auquel il assista, et qui le changea à jamais.

Innocence perdue

August Dunlow se réveilla de bonne heure le 12 août 2781. Trop excité pour dormir, il enfila son uniforme, déjeuna et se précipita à l’école. Cet enfant de 11 ans était l’un des élèves modèles choisis pour se tenir en bonne place le long de la route du cortège sur Angeli et agiter avec enthousiasme un drapeau de l’UEE au passage de l’Imperator Messer X. Dunlow remplit son devoir de bon cœur, puis observa de loin le cortège de l’Imperator traverser lentement le pont Caravac en direction du stade Khanos. Il avait une vue imprenable sur l’explosion du stade qui propagea gravats et chaos au sein de la ville. La violence déclencha un coup d’état de militaires mécontents. Après une nuit de bataille acharnée, l’Imperator Messer X mourut et son cruel et ambitieux fils Linton, qui avait secrètement orchestré l’attaque avec sa sœur Fiona, revendiqua rapidement le trône. Cet événement historique ne changea pas seulement l’UEE, il lança également Dunlow sur une voie qui le conduira plus tard à créer Crusader Industries.

La destruction du stade Khanos tua la mère de Dunlow et blessa grièvement son père. Comme beaucoup d’autres habitants d’Angeli, ils avaient été appelés pour assister à la cérémonie d’ouverture du stade. À la suite du désastre, Dunlow arrêta l’école pour gagner de l’argent afin de s’occuper de son père. Au début, le jeune garçon trouva du travail auprès des équipes de nettoyage des décombres, mais ce travail se tarit vite et Dunlow ainsi que son père se retrouvèrent rapidement dans la misère. Sans argent pour se payer un logement, et encore moins pour s’offrir les médicaments nécessaires pour le maintenir en vie, son père décéda dans l’année et demie au cours de laquelle Dunlow vivait dans la rue. Outre la mort de son père, on sait peu de choses de cette période de sa vie. Dunlow refusait d’aborder cette époque avec qui que ce soit, y compris ses amis proches. Il précisa en revanche que ce n’est que grâce à la générosité des Anges d’Angeli, un foyer pour jeunes sans-abri à but non lucratif, qu’il parvint à enfin sortir de la rue. Cet incroyable acte de bonté ne fut pas oublié et inspira Dunlow lors de sa première croisade pour améliorer l’UEE.

Activisme précoce

Dunlow reçut une bourse d’études à l’Université d’Angeli et obtint une double licence en commerce et en science politique. Il devint un fervent activiste anti-Messer se révéla capable de changer les idées en actions, ralliant du monde à sa cause. Sa notoriété publique grandit à mesure que les rassemblements anti-Messer, qu’il commença à organiser, gagnèrent en ampleur et en étendue.

Un jour qu’il était malade, il ne put embarquer à bord d’un vaisseau censé rejoindre un important sommet anti-Messer sur Terra. Le vaisseau explosa dans l’atmosphère, tuant tous ses passagers. Le ministère du transport et de la navigation conclut à un accident tragique, mais Dunlow et bien d’autres contestèrent l’enquête. Craignant que les opposants politiques ne soient la cible d’assassinats, ses compagnons activistes exfiltrèrent Dunlow en territoire Xi’an, où il fit profil bas et travailla dans l’ombre. Toutefois, lorsque le massacre de Garron II eut lieu en 2792, il refusa de rester caché plus longtemps. Avec l’aide de Xi’an qui soutenaient sa cause, il refit surface pour organiser des manifestations monstres sur Angeli. Le vent de l’histoire avait tourné et le régime des Messer fut renversé en quelques semaines.

Suite à la chute, Dunlow emménagea sur Terra et devint un fervent défenseur de la réforme gouvernementale. Il rejoignit une entreprise de lobbying des droits civils et les sphères du pouvoir érodèrent rapidement sa naiveté, faisant comprendre à Dunlow que les meilleures intentions n’étaient rien sans soutien financier. À tort ou à raison, ceux qui avaient les poches pleines pouvaient s’assurer de faire entendre leur voix. C’est alors que Dunlow décida de passer dans le secteur privé, s’il voulait vraiment faire la différence.

La chute du régime Messer conduisit l’UEE à repenser de nombreux contrats gouvernementaux. Dunwlow y vit là une sérieuse occasion de gagner des crédits qui pourraient ensuite servir à soutenir des œuvres de charité. Il réalisa également que le temps qu’il avait passé à amadouer des sénateurs lui octroyait une longue liste de contacts qui pourraient l’aider à avoir à coup sûr des missions financées par le gouvernement. Désormais, il ne lui fallait plus qu’une entreprise.

Seraphim Systems

Dunlow chercha une entreprise déjà existante qui ne maximisait pas son potentiel. Seraphim Systems, petit fabricant de navettes basé à Tram, devint sa cible. L’entreprise produisait d’excellentes navettes planétaires, mais en quantités limitées. Elle avait commencé à perdre des contrats puisque ses clients ne souhaitaient pas attendre les longs délais de livraison, et n’a pas pu trouver le financement pour étendre ses opérations à cause de son emplacement. Quelques années plus tôt, les entreprises avaient fui Asura à la suite d’accusations infondées de l’Imperator Messer XI. Craignant des sanctions gouvernementales en guise de représailles, les marchés s’écroulèrent et l’économie locale s’effondra. Dunlow se dit que s’il arrivait à trouver des investisseurs extérieurs, il serait en mesure d’accélérer la production et de rapidement accroître l’entreprise sans trop de dépenses en capital. Il savait également qu’il serait politiquement avantageux pour des sénateurs d’accorder des contrats gouvernementaux à une entreprise dans un système lésé par le régime Messer.

Dunlow élabora un plan d’affaires, courtisa des investisseurs et proposa d’acheter une majorité d’actions dans Seraphim Systems. À sa grande surprise, le conseil d’administration de l’entreprise se rallia à la PDG Janna Malone et rejeta son offre. De longues négociations commencèrent entre les deux camps mais déraillèrent presque sur un point de friction : le nom de l’entreprise.

Dunlow n’appréciait pas “Seraphim” mais Malone était contre tout changement. Tout comme les précédents PDG de Seraphim, Malone était une personne pieuse qui croyait que l’image allait de paire avec l’identité. Dunlow passa un week-end auprès de Malone et sa famille pour expliquer sa volonté d’utiliser la compagnie comme une plateforme pour promouvoir un changement positif. Une fois encore, ses pouvoirs de persuasion prévalèrent, et ils décidèrent conjointement d’appeler l’entreprise Crusader Industries. Comme Malone l’écrit à ses employés à la veille de la vente : “notre nouveau nom, Crusader Industries, devrait être vu comme un engagement de l’entreprise pour non seulement innover et rester à l’avant-garde de notre domaine, mais également pour défendre vigoureusement ce qui est moralement juste aux quatre coins de cette planète, de ce système et même de l’Empire.”

Avancée et expansion

Crusader Industries se constitua officiellement en société en 2799 et, comme le stipulaient les termes de la vente, Dunlow devint PDG. Il se servit du capital de départ des investisseurs pour étendre ses opérations et fit appel à ses contacts au Sénat pour obtenir un contrat gouvernemental en 2801. Cette année fut marquée par de larges bénéfices pour l’entreprise et l’inauguration d’une politique qui se poursuit encore aujourd’hui : une part significative des profits sont destinées à des œuvres de charité.

L’entreprise grandissait en permanence, mais Dunlow souhaitait fermement accroître ses dons. Pour ce faire, il fallait viser plus loin que les contrats gouvernementaux et s’assurer une marge de profit plus conséquente dans le secteur civil. Cependant, la concurrence acharnée compliqua une telle extension dans le marché existant. Afin que Crusader devienne réellement l’entreprise dont Dunlow avait rêvé, elle aurait besoin d’une autre grande idée. Personne n’avait alors prévu son ampleur.

Dunlow crédita Axel Adamson, à l’époque gestionnaire d’entrepôt, pour l’idée qui changea à jamais Crusader. Au cours d’une visioconférence consacrée aux retards de livraisons décalant la production, Adamson s’exclama : “Si vous avions notre propre flotte, je vous garantis que ça n’arriverait pas”. Une étude sur le coût de production d’une flotte propre à Crusader ouvrit les yeux de Dunlow sur une toute nouvelle opportunité grisante. De nombreux fabricants de gros vaisseaux avaient fait faillite au cours de la tourmente économique de la décennie passée. Comme il le dit plus tard : “Si nous pouvons faire des navettes, pourquoi ne pouvons-nous pas faire de plus gros vaisseaux ?”

Dunlow établit un plan d’investissement et le présenta au conseil d’administration. Au départ, l’opposition était tenace, mais après une année de débat, l’idée fut approuvée de justesse. Convaincu que le futur de l’entreprise résidait dans le succès de la branche des vaisseaux interplanétaires, Dunlow recruta quelques uns des ingénieurs et des concepteurs les plus talentueux et les plus intelligents en leur proposant des augmentations significatives et des options d’achat d’actions.

En 2812, le premier transporteur de Crusader, le Jupiter, sortit des lignes de production. Au début, l’entreprise n’utilisait le Jupiter que pour livrer ses navettes à d’autres marchés, mais il ne fallut pas longtemps pour que la réputation de la robustesse du vaisseau circule et que les commandes affluent. Les ventes augmentèrent rapidement après la première année et surpassèrent les capacités de production de l’entreprise. Soucieux de ne pas refaire la même erreur que Seraphim avait pu commettre, Dunlow réinvestit immédiatement dans des usines de production supplémentaires partout dans l’Empire. L’armée elle-même signa un nouveau contrat avec l’entreprise pour utiliser ses transporteurs pour déplacer des véhicules terrestres sur le front. À la grande fierté de Dunlow, ses vaisseaux étaient également essentiels pour acheminer l’aide gouvernementale à travers l’Empire dans les régions déchirées par la guerre qui en avaient le plus besoin.

En parallèle, pour célébrer le succès de l’entreprise, Crusader Industries devint, et demeure encore à ce jour, la principale source de financement des Anges d’Angeli, l’association à but non lucratif qui sauva Dunlow d’une vie dans la rue.

Le plan de Caplan

August Dunlow demeura PDG de Crusader Industries pendant près de cinq décennies, prenant sa retraite en 2846 pour se consacrer à une vie de philanthrope. Plusieurs PDG suivirent dans son sillage. Chacun s’engagea à respecter la promesse de Dunlow de consacrer un pourcentage des bénéfices à des œuvres de charité, bien que certains le firent avec plus de conviction que d’autres.

À la grande surprise des connaisseurs du secteur, Crusader nomma Kelly Caplan en tant que PDG en 2863. Conceptrice de vaisseaux de métier, elle avait travaillé pour l’entreprise depuis qu’elle avait décroché un stage au sein du département de conception pendant ses études supérieures.. Elle fut un membre central de l’équipe qui créa le premier vaisseau de ligne iconique de l’entreprise. Le lancement du vaisseau de classe Genesis fut un immense succès, en grande partie grâce à son design innovant, et rapidement, la plupart des grandes entreprises de transport utilisèrent des vaisseaux Crusader. Pendant une courte période, partir en vacances se disait “partir en croisade”. Pourtant, de nombreux actionnaires ne savaient pas si Caplan avait le sens des affaires nécessaire pour diriger l’entreprise. Ce n’était pas seulement la singularité de l’expérience qui en effrayait certains, mais plutôt ses idées radicales pour réformer l’entreprise.

En 2865, Caplan convainquit le conseil d’administration de Crusader d’acheter à l’UEE une géante gazeuse de masse faible ainsi que ses trois lunes dans le système Stanton. Caplan était persuadée que le treillis de plateformes flottantes construit par l’armée serait l’endroit idéal pour économiser des crédits sur la construction de leurs vaisseaux les plus massifs. Elle eut raison. Après y avoir consolidé ses opérations, Crusader aurait au final économisé 40% sur ses coûts. Un part significative de ces économies se répercuta sur les consommateurs, tout en apportant un soutien plus important aux œuvres de charité.

Malgré ses succès, le mandat de PDG de Caplan ne fut pas sans controverse. Un plan visant à encourager d’autres entreprises à établir des avant-postes sur les trois lunes de Crusader (Cellin, Daymar et Yela) fut perçu comme un échec à cause de règles trop coûteuses. Récemment, la compagnie fut également décriée lorsqu’un groupe de surveillance indépendant prouva que les statistiques de criminalité dans la juridiction de Crusader n’étaient pas exactes. Bien que la compagnie a depuis revu ses protocoles pour corriger le problème, il est évident que maintenir l’ordre et protéger toute une planète et ses trois lunes s’avéra plus difficile et plus coûteux que prévu.

De nos jours, Crusader reste en tête de la liste des entreprises faisant des dons de charité. Le bien qu’elle a procuré au sein de l’Empire est indéniable. Cependant, certaines critiques se sont demandées si l’entreprise aurait pu en procurer davantage en réduisant ses dépenses caritatives pour fournir une sécurité plus stricte. Un expert qualifia les coûts de sécurité grandissants de Crusader comme étant “la plus grosse menace financière pour l’avenir de l’entreprise”.

Après presque un siècle et demi de succès, en partie alimenté par sa volonté de s’adapter, on peut se demander si Crusader a besoin d’une nouvelle idée radicale pour l’aider à surmonter son dernier obstacle et si elle pourra de nouveau naviguer en toute tranquillité.

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