Interview de Laylani Addison
Début de la transmission
Les amis, bienvenue dans Clean Shot. Je suis Craig Burton et je suis là pour vous aider à réussir votre prochaine livraison.
Aujourd’hui, nous parlons des développements surprenants dans le système Ellis concernant une récente zone de trouble. Les autorités locales pensent avoir déterminé la source du mystérieux signal qui a perturbé les vaisseaux dans la zone. Les autorités demandent au public de garder ses distances jusqu’à ce que l’enquête soit terminée et que le problème soit résolu. Si vous êtes dans le système ou si vous prévoyez de passer par là, assurez-vous de rester dans les parages pour en savoir plus.
Mais d’abord, Skinny nous a en quelque sorte dégoté une grande invitée aujourd’hui. Laylani Addison est ici pour parler de sa surprenante et fructueuse campagne en tant que candidate indépendante pour devenir notre prochain Imperator. Bienvenue dans Clean Shot, candidate Addison.
LAYLANI ADDISON : Je vous remercie pour l’invitation, Craig.
CRAIG BURTON : Tout le plaisir est pour moi. Pour être honnête, je ne suis pas la première personne à laquelle les gens pensent lorsqu’il s’agit de politique, mais plus j’en apprenais sur vous et votre campagne, plus je voulais vous faire participer à l’émission. Commençons par revenir en octobre de l’année dernière, car c’est à cette époque que vous avez diffusé la vid de votre inscription aux primaires.
LAYLANI ADDISON : On dirait que c’était il y a dix ans. C’était une sacrée année.
CRAIG BURTON : Je dois admettre que c’était la première fois que j’entendais parler de vous.
LAYLANI ADDISON : Vous n’êtes pas le seul. À moins que vous ne soyez de Mentor ou que vous ne soyez profondément impliqué dans des initiatives d’éducation à l’échelle de l’empire, alors j’ai probablement été hors de votre radar.
CRAIG BURTON : Vous vous êtes déjà portée candidate à Rhetor ?
LAYLANI ADDISON : Je n’ai jamais eu cet honneur. Toute mon expérience politique vient du temps où j’ai dirigé une fondation qui s’est concentrée sur l’amélioration de l’accès à l’éducation. Plus récemment, j’ai été doyenne des sciences appliquées à l’Université de Mentor, avant de me retirer en 2947 pour me consacrer à la campagne.
CRAIG BURTON : Donc une véritable outsider politique.
LAYLANI ADDISON : Et j’en suis fière.
CRAIG BURTON : Bien, nous sommes à quelques semaines du 10 octobre et du début du vote final. Que pensez-vous de vos chances ?
LAYLANI ADDISON : Optimiste. Aujourd’hui, nous avons changé le lieu de notre prochain événement à Prime en raison d’une forte demande. Nous sommes encore en train de régler les détails, mais c’est un problème plutôt positif.
CRAIG BURTON : Surtout quand la plupart des sondages vous montrent derrière dans la course.
LAYLANI ADDISON : Je ne suis pas trop inquiète à ce sujet, pour l’instant. Il est notoirement délicat de pronostiquer les élections à l’échelle de l’Empire.
CRAIG BURTON : C’est une façon charitable de le dire.
LAYLANI ADDISON : Je vois les sondages comme un instantané du passé. Tant que nos chiffres évoluent dans le bon sens, je ne perds pas le sommeil.
CRAIG BURTON : Alors, qu’est-ce qui vous empêche de dormir la nuit ?
LAYLANI ADDISON : La campagne. Se présenter pour devenir Imperator est incroyablement exigeant. Il y a tellement de choses que vous voulez faire et si peu d’heures dans la journée. Je chéris toute chance que j’ai de dormir un peu. En fait, je me suis entraînée à m’endormir en cinq minutes. N’importe où, n’importe quand.
CRAIG BURTON : Tout le monde peut l’apprendre ?
LAYLANI ADDISON : Pas sûr. Mais pour être honnête, m’être formée à ça pourrait être la meilleure chose qui se soit produit lors de cette campagne.
[ Rires ]
LAYLANI ADDISON : Je plaisante, bien sûr. Mais je souhaiterais revenir à votre question initiale car elle est pertinente. Il y a toujours quelque chose qui me trotte dans la tête. Pas pendant mon sommeil, mais en journée, quand j’essaie de me détendre ou de décompresser quelques instants.
CRAIG BURTON : Vraiment ? Est-ce que ça vous dérangerait d’en parler ?
LAYLANI ADDISON : Pas du tout. Je me sens vraiment prise par la question de savoir si je fais tout ce que je peux pour atteindre les électeurs. Je suis une candidate indépendante. Je n’ai pas de grand parti politique à mes côtés pour m’aider à diffuser mes idées. Bien que cela me permette de m’assurer que le message qui est diffusé vient de moi à 100%, je n’ai pas cette infrastructure bien ancrée et des relations bien établies. Je me demande donc toujours si je ne pourrais pas faire autre chose. Une autre possibilité à laquelle je n’aurais pas pensé.
CRAIG BURTON : Je me posais la question. Il n’est pas facile de se mesurer à des candidats soutenus par une vaste organisation et des électeurs fidèles.
LAYLANI ADDISON : Faire campagne pour les élections de l’Imperator est difficile, quoi qu’il arrive. Mais il y a clairement des problèmes supplémentaires lorsque vous êtes une véritable candidate indépendante.
CRAIG BURTON : Pourriez-vous préciser ?
LAYLANI ADDISON : Mes adversaires peuvent me surpasser significativement en termes de dépenses. Je ne peux pas me permettre d’inonder Spectrum avec des publicités au rythme des autres candidats, j’ai donc dû trouver d’autres moyens d’impliquer directement les électeurs. La solution a été de visiter tous les systèmes de l’Empire. Prendre le temps, dans chaque système, de parler à la presse locale, d’engager le dialogue avec les dirigeants locaux et de rencontrer en personne le plus d’électeurs possibles.
CRAIG BURTON : Comment ça s’est passé ?
LAYLANI ADDISON : Cela a vraiment personnalisé la campagne pour moi, ça m’a permis d’entrer en contact avec les électeurs d’une manière qu’une publicité sur Spectrum ne peut pas faire. Une partie de mon succès est due au fait que ces personnes parlent maintenant à leurs amis et à leurs voisins de la campagne et de ce que je veux.
CRAIG BURTON : Et vous allez vraiment visiter tous les systèmes ?
LAYLANI ADDISON : C’est le plan.
CRAIG BURTON : Vous les avez tous déjà visités auparavant ?
LAYLANI ADDISON : Non, pas avant la campagne. Je suppose que c’est le cas pour vous, n’est-ce pas ?
CRAIG BURTON : Plusieurs fois. Quel est le dernier qui a été rayé de la liste ?
LAYLANI ADDISON : Osiris. C’est un système sous la Loi pour l’Équité des Chances, avec seulement quelques stations de recherches, nous avons donc rempli un Endeavor d’étudiants en sciences et les avons emmenés avec nous. Nous avons vu un vrai singe de Phare. C’était incroyable. Beaucoup d’étudiants n’avaient jamais quitté leur monde, alors le fait de voir l’émerveillement dans leurs yeux devant l’immensité de tout, eh bien, c’était vraiment spécial. Un moment fort de la campagne jusqu’à présent pour moi, personnellement. Et pour vous ?
CRAIG BURTON : Pardon ?
LAYLANI ADDISON : Quel était votre dernier système ?
CRAIG BURTON : Un vrai transporteur ne le dit jamais. [ pause ] C’était Gurzil. Vous y êtes déjà allé ?
LAYLANI ADDISON : Je l’ai visité au début de la campagne. Je suis d’Oya, donc c’était un des premiers arrêts.
CRAIG BURTON : Combien de systèmes vous reste-t-il ?
LAYLANI ADDISON : Une poignée. Voyons, Sol, Terra, Centauri…
CRAIG BURTON : On garde les plus gros pour la fin, hein ?
LAYLANI ADDISON : C’est une autre raison pour laquelle je suis optimiste quant à nos chances. Nous avons intentionnellement programmé ces systèmes pour plus tard dans la campagne, afin de gagner en dynamisme. Cela semble fonctionner, vu la taille croissante de nos rassemblements.
CRAIG BURTON : Maintenant, si votre campagne a attiré si tôt l’attention, c’est en partie parce que vous avez promis d’assouplir les restrictions imposées aux recherches sur l’IA.
LAYLANI ADDISON : En fait, ce n’est qu’une petite partie de mon initiative “Innovation”, mais oui, cela a définitivement capté l’attention des électeurs.
CRAIG BURTON : Le mien aussi, ainsi que celui de beaucoup d’autres transporteurs. Vous voulez bien éclairer le public sur les détails ?
LAYLANI ADDISON : Pour résumer, les restrictions ne seraient levées que pour les institutions de recherche qui bénéficient d’une dérogation spéciale. L’obtention d’une telle dérogation sera un processus de grande envergure qui comprendra des objectifs clairement définis et partagés avec le public. Vous serez aussi bien informés que moi sur ce qui est fait.
CRAIG BURTON : L’enfer est toujours pavé de bonnes intentions.
LAYLANI ADDISON : Il y aura également une surveillance approfondie tout au long du processus, et un accord de toutes les parties concernées sur le fait que toute avancée sera gratuite pour tous.
CRAIG BURTON : Vraiment ?
LAYLANI ADDISON : Il s’agit d’un projet financé par les pouvoirs publics et axé sur l’intérêt général et non sur les résultats financiers. Même si nous gardons l’approche restrictive, je crois que nous pouvons faire des progrès significatifs et socialement bénéfiques qui déclencheront une nouvelle ère d’innovation.
CRAIG BURTON : Selon mon expérience, le mot “innovation” signifie souvent une réduction de la dépendance à l’égard des humains. Beaucoup de transporteurs, moi y compris, ont entendu votre position sur la recherche en matière d’IA et se sont immédiatement sentis concernés. L’émission a été inondée de comms de gens inquiets pour leur avenir. Certains jeunes se sont même demandés s’il valait encore la peine d’investir dans un vaisseau pour lancer leur carrière si un pilote IA ne les remplacera que dans les dix ou vingt prochaines années. Que diriez-vous aux transporteurs qui s’inquiètent pour leur avenir professionnel ?
LAYLANI ADDISON : Vous n’avez pas à vous inquiéter. Les recherches approuvées commenceraient avec un champ d’application beaucoup plus restreint. Un système complet de navigation ou une automatisation totale des vaisseaux ne seraient même pas envisageables au départ. Et je crois fermement que le but de la technologie doit toujours être d’aider l’humanité, et non de la remplacer, IA incluse. Je suis moi-même passionnée par les vaisseaux, depuis mon enfance sur Oya à regarder les vaisseaux humains et Xi’an aller venir depuis le spatioport. Tout comme vous, je ne veux pas que l’on m’enlève le manche de mes mains.
CRAIG BURTON : Tout cela est admirable et tout, mais vous ne pouvez pas ignorer les risques que cela comporte. Les choses pourraient tout aussi mal que bien tourner.
LAYLANI ADDISON : Vous n’êtes pas le seul à vous en préoccuper. Mais laissez-moi vous rappeler que mon initiative “Innovation” ne concerne pas l’IA. Il s’agit de toutes les technologies nouvelles et améliorées auxquelles ces petites avancées en matière d’IA vont donner lieu. Ce sont ces inventions qui nous mèneront vers l’avenir, et non une percée singulière dans le domaine de l’intelligence artificielle.
CRAIG BURTON : Admettons que le pire arrive. Une mise à niveau pour un aspirateur IA finit par fonctionner également pour la visée des armes, la navigation des vaisseaux ou autres. Comment allez-vous empêcher les gens de l’utiliser partout ? Surtout quand vous l’avez rendu accessible à tous ?
LAYLANI ADDISON : Je comprends votre point de vue. Cette perspective est profondément préoccupante et c’est pourquoi certains axes de recherche seront strictement interdits. Il y aura des audiences et des débats publics approfondis pour déterminer les paramètres spécifiques du programme avant même de songer à autoriser une dérogation. Ce ne sera pas un changement qui se fera du jour au lendemain. Il s’agit d’un ajustement institutionnel, mais qui, j’en suis convaincu, profitera à l’UEE pour les générations à venir.
CRAIG BURTON : Je pourrais en débattre avec vous toute la journée, mais nous devons faire une petite pause. À notre retour, la candidate Addison parlera de l’autre pilier de sa campagne, l’éducation. Restez dans les parages afin de découvrir comment elle veut changer la façon dont les enfants apprennent. Ceci, et ma discussion avec Skinny sur la situation dans Ellis, quand Clean Shot sera de retour.