Pulsations – Episode 2

Publié par Hotaru

Ce que vous vous apprêtez à lire est une œuvre de fiction purement amateure. Cette histoire ne s’inscrit donc pas dans le lore officiel publié par les auteurs de Star Citizen.

Bonne lecture !

  • La Rédaction

Pulsations – Episode 2

“La bête”
Écrit par Hotaru, relu par Maël Ström

Un cri inhumain rompit le calme morbide de la station abandonnée. Comme apeurés, les systèmes d’aération se turent quelques instants avant de reprendre. L’acier et la céramique des parois du couloir reflétaient la lumière des éclairages d’urgence. Encore un, se dit Shanna, qui sentait le stress monter peu à peu.

La dernière salle qu’elle avait visitée ne lui avait rien apportée d’utile. Au contraire, elle avait perdu énormément de temps à craquer la sécurité du panneau de verrouillage. Et le temps était terriblement précieux ici.

La jeune femme n’avait toujours pas de munition pour son arme de poing, alors une confrontation directe avec la bête était inenvisageable. Si Shanna ne se dépêchait pas, elle serait la prochaine à se faire éliminer par la bête. Ses options étaient limitées, aussi se remit-elle en route.

« Salle numéro dix-sept… OK » souffla-t-elle par dépit. La combinaison de Shanna offrait le minimum de confort et d’équipement. À part quelques propulseurs d’azote pour l’aider à naviguer dans l’absence de pesanteur de la structure, elle n’avait pour ainsi dire rien.

La salle suivante, plus spacieuse, n’était pas verrouillée, mais des casiers qui s’étaient décrochés du sol empêchaient de circuler facilement. Après s’être faufilée jusqu’à une cloison, elle tomba sur un poste de communication.

Celui-ci était encore en état de marche. « Allez, allez, allez… » marmonna-t-elle en tentant de se connecter au système général de la station. Son mobiGlas ne trouva aucune donnée lui permettant d’établir la carte de la station. Merde.

Un message parvint sur mon appareil : « Sh…na… a…tion… el… tage… » Il venait de Lars, son binôme. Shanna et lui avaient s’étaient séparés voilà maintenant une demi-heure.

« Lars, peux-tu répéter ? lui répondit Shana.

— Je t… de f… ttention…. la b… vient… oi… ets-toi… bri, tenta à nouveau l’homme dont le visage n’apparaissait même pas sur l’interface holographique.

— Lars, peux-tu répéter, je te reçois mal…

— Sh… fais… tion, elle arr… ton étage, mets-toi à l’abri ! »

Un bruit sourd tonna au loin. Puis un deuxième, plus près. Et encore un autre. L’esprit de Shanna s’embrouilla à la montée du stress. Elle coupa les communications sur son bracelet, puis fouilla les environs à la recherche d’une trappe.

Derrière un bureau encore fixé au sol, elle aperçut le cadre d’une grille, partiellement bloquée. Les bruits s’accélérèrent à l’extérieur de l’ancien vestiaire.

Shanna sentait son cœur battre la chamade. Elle se rua sur les premiers casiers à sa portée, et trouva rapidement un Multitool laser. Aussitôt l’objet en main, elle l’alluma et se jeta sur les fixations du bureau qui obstruait l’aération.

Soudain, le tonnerre gronda. Les casiers flottants virevoltèrent aux quatre coins de la pièce rectangulaire. La bête s’était jetée dans l’arène. Et la jeune femme était immobile. Il faut que je bouge, sinon…

Libéré, le bureau se retrouva à dériver plus facilement qu’elle ne l’aurait cru. D’un mouvement preste, Shanna décrocha la grille et l’envoya flotter au loin. Elle se retourna pour se recroqueviller entre l’entrée du conduit et le bureau, et plaqua ses pieds contre le meuble. 

Elle croisa le regard du monstre. Viscéral. Vindicatif. La mâchoire béante laissait apparaître une armée de dents menaçantes. Une main était tendue en direction de la jeune femme, prête à la saisir… ou à la déchiqueter. L’éclairage d’urgence de la station semblait luire à travers son immense buste musculeux.

En une fraction de seconde, Shanna se propulsa au cœur du conduit d’aération. La bête était à un mètre d’elle, tout au plus. Elle ne resta là qu’un court instant, avant de repartir en chasse.

« Putain » laissa échapper la jeune femme, dont le pouls s’était très nettement accéléré. «_Shanna, tu me reçois ? » demanda une voix masculine deux fois. Un visage se dessina sur l’interface holographique du mobiGlas.

« Je te reçois… répondit-elle.

— Bon sang… soupira Lars. L’espace d’une seconde, j’ai bien cru que j’allais finir ça tout seul.

— Ça n’est pas passé loin, mais ne t’inquiète pas, le rassura la jeune femme pendant qu’elle circulait à travers les conduits.

— Je crois que j’ai compris comment procède la créature. Oh, et j’ai réussi à dégoter un plan de la station, Shanna. 

— Pardon ?

— C’est peut-être le seul exemplaire disponible ici, et c’est moi qui l’ai dégoté, se vanta l’homme. Tu sais ce que ça signifie ? »

La jeune femme s’arrêta, le temps d’analyser la situation.

« Qu’on se rapproche du jackpot ? rétorqua Shanna.

— Qu’on se rapproche foutrement du jackpot, répondit l’homme dont le sourire transparaissait davantage dans la voix qu’à l’image. »

Quelques bifurcations, piratages de portes et dessoudages de grilles plus tard, les deux compères se retrouvèrent à proximité de leur objectif.

Les quais fonctionnaient sur leur propre réseau d’alimentation, et la gravité artificielle était toujours activée. Deux grandes portes en acier leur barraient encore la route, mais Shanna s’affairait à les ouvrir.

« Hangar numéro 13, hein ?, dit la jeune femme, un brin déçue. Difficile de faire plus cliché.

— Ouais, hein ? trouva l’homme pour seule réponse. » 

Ses yeux étaient rivés sur le plan de la station qu’il avait téléchargé sur son bracelet. Quelque chose dans son attitude trahissait l’angoisse.

« Sésame… » lança Shanna, alors que les portes s’ouvraient lentement devant eux. Mais celles-ci s’arrêtèrent presque aussitôt. Un hurlement effroyable retentit, au bout du quai. Une vitre éclata, des coups de feu résonnèrent.

« Merde ! Fonce ! » cria Lars à son acolyte alors qu’il l’aidait à se relever. Shanna parvint à se faufiler entre les portes qui bâillaient. Au loin, elle aperçut l’objet de toutes les convoitises : un navire extra-terrestre, stationné en face de l’immense écran atmosphérique du hangar.

Les battements de son cœur l’assourdissaient. Le vaisseau spatial ne semblait pas grandir, pourtant Shanna courait. Elle courait, comme si sa vie en dépendait.

Lorsqu’elle jeta un regard derrière elle, Lars ne la suivait pas. La silhouette de sa combinaison avait disparu des portes. Une autre forme, plus fine, se faufila dans l’interstice qu’avait emprunté la jeune femme quelques instants plus tôt. Sans même s’en rendre compte, Shanna s’était arrêtée, dos au vaisseau.

Elle ne le sentit pas, mais sa jambe s’effondra sur elle-même. Son affichage tête haute s’affolait, indiquant une plaie profonde à la jambe. Un second tir fusa à proximité de son casque.

Shanna eut juste le temps de se protéger le visage avec le Multi-Outils avant que celui-ci ne s’envole, projeté par un nouveau tir.

À l’entrée du hangar, les portes s’ouvrirent. Le fracas parvint lentement aux oreilles de la jeune femme. Derrière l’agresseuse de Lars, une immense silhouette, aux mouvements brutaux, sauvages.

Les flash des coups de feux illuminèrent le pas du hangar, l’un après l’autre, jusqu’à ce que plus aucun éclair ne surgit. À plusieurs dizaines de mètres d’elle, la silhouette de l’agresseuse se sépara en deux plus petites formes, derrière lesquelles apparut l’imposante stature de la bête.

L’interface du casque de Shanna continuait d’afficher des messages d’urgence concernant une perte létale de sang. Comme si elle était consciente que la jeune femme était la dernière âme humaine à bord, celle-ci se contenta d’avancer pas à pas.

Les secondes parurent durer des minutes, des heures.

La bioluminescence qui émanait du tronc de l’extra-terrestre était presque apaisante, dans un tel moment. Ce n’était plus l’agressivité qui transparaissait. Le corps tout entier de la créature disait à Shanna « c’est la fin, il n’y aura pas d’autre issue ». Quelques mots gutturaux sortirent de la mâchoire de requin de l’alien.

L’épaisse main saisit Shanna par le col, qui flottait à plus d’un mètre du sol. L’affichage tête haute indiquait un risque élevé d’arrêt cardiaque.

Le coup porté frappa la survivante en plein coeur.

Une lumière l’aveugla aussitôt, puis les ténèbres envahirent son champ de vision.

« Et merde, et merde, et merde ! jura-t-elle. »

Elle repoussa ses lunettes sur le sommet de son crâne, et des lignes blanches se dessinèrent autour d’elle. Le module de simulation s’ouvrit, et la rappela difficilement à la réalité.

Les éclairages stroboscopiques de la salle de jeux étaient une véritable agression après autant d’heures passées en jeu. La musique démarra en fanfare, sous les cris et les applaudissement du public massé derrière des barrières.

« Eeet ooon aaaccueille chaleureusement notre ultime concurrente, éliminée par le féroce Vanduul de la station Erebos ! »

La jeune femme émergea tant bien que mal. Une immense silhouette se tenait devant son module de simulation, bras croisés. « Te fais pas de bile, Shanna. Ce sera pour une prochaine fois, lui dit Lars pour la rassurer. »

La foule hurlait, sifflait, exultait. Le spectacle tout entier avait été retransmis une série d’écran, placés çà et là au-dessus des modules de simulation des participants. Et la soirée allait se terminer.

« Il me semble qu’il est l’heure de nous quitter, mesdames et messieurs ! » lança une voix amplifiée par des haut-parleurs. L’animateur en costume mauve se hissa au centre de l’estrade où reposaient les modules de simulation. « Allons, allons, glissa-t-il à l’attention du public qui scandait sa déception. »

« Vous connaissez la règle numéro un, n’est-ce pas ? » le silence régna subitement de part et d’autre de la salle de jeux. « La première personne qui quitte la station Erebos en vie repart avec le premier prix. Ce qui veut donc dire… »

Shanna sortit doucement du module, engourdie. Elle regarda avec amertume l’homme en costume faire son show.

« Ce qui veut donc dire que l’Esperia Blade est remis en jeu, mesdames et messieurs ! Rendez-vous même heure même endroit, demain soir ! lança l’animateur à la foule. »

Le concours avait été lancé trois semaines plus tôt, et personne n’avait encore réussi à le remporter. La simulation de survie avait été spécialement paramétrée sur un niveau de difficulté extrême, pour pousser le vice à son paroxysme. Shanna en avait fait les frais quatre fois, déjà.

Loin des attractions et des bornes de jeu, la pluie martelait les rues de la ville surélevée entre les gratte-ciels. Les échoppes se fermaient, l’une après l’autre. 

« Allez, viens, je te paie un coup à boire, proposa Lars à son binôme.

— C’est gentil, mais il se fait tard, répondit Shanna.

— Quoi, tu pars déjà te coucher ?

— Oh, non. Je dois aller bosser.

— Ah, oui, ton escorte de mineurs… se moqua Lars. À l’allure où ils ont l’air d’aller, tu auras largement le temps de faire une sieste ou deux, aujourd’hui. »

La jeune femme pianota sur l’interface holographique de son mobiGlas, jusqu’à ce qu’un chasseur apparaisse sous ses yeux. Un message vert indiqua son approche imminente.

« Pourquoi pas, approuva Shanna. Ça n’a jamais tué personne. »

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