SHOWDOWN !
Autotranscription proposée au S&P et au NFSC
EP:61:12 : « Déséquilibre économique … »
ERIA QUINT : Bonjour et bienvenue sur Showdown, le programme politique qui traite des enjeux les plus pressants sous différentes perspectives. Je suis votre hôte, Eria Quint. Aujourd’hui, nous examinons un rapport récent de la Commission sénatoriale sur le commerce interstellaire (CIC) qui met en lumière l’augmentation de la disparité économique parmi tout l’Empire. Bien que la prospérité de l’Empire soit présente un peu partout, il existe encore bien trop de monde luttant pour gagner sa vie.
Divers programmes gouvernementaux et organisations non-gouvernementales ont essayé en vain de résoudre correctement ce problème, laissant beaucoup de monde se demander si une orchestration prudente entre les secteurs privé et public est bien la solution nécessaire pour relever le niveau de vie de milliards de personnes parmi tout l’Empire.
Mon premier invité à passé la plupart de sa carrière à traiter directement de ces problèmes. La sénateur Octavia Beate est la représentante du système Ferron, qui a connu son lot de difficultés économiques, elle est également membre senior du comité sénatorial qui vient de sortir son rapport. Sénateur Beate, nous apprécions grandement que vous nous ayez consacré un peu de temps hors de votre emploi du temps très chargé.
SENATEUR OCTAVIA BEATE : C’est tout naturel, le gouvernement réalise un excellent travail concernant ce problème qui continue pourtant de passer inaperçu. Je suis heureuse d’être ici pour mettre en évidence certaines des mesures que nous avons prises.
ERIA QUINT : Et pour nous offrir une perspective du secteur privé, nous avons avec nous Kavan Aatset, Le PDG de l’EAA (l’Avancement économique pour tous), une ONG dont l’objectif est l’égalité économique. Bienvenue Kavan.
KAVAN AARSET : Je me réjouis d’avoir une discussion animée sur un problème qui, je suis sur que nous sommes tous d’accord, mérite plus d’attention.
ERIA QUINT: Commençons avec vous, Sénatrice Beate. Cela fait presque un siècle que la plupart des principales exploitations minières ont abandonné le système Ferron - un événement dont votre planète est toujours en train d’essayer de se relever. Le rapport du CIC déclare que les deux tiers des résidents du système sont mécontents de leur situation économique actuelle. Que doit faire le gouvernement pour fournir à vos électeurs de nouvelles opportunités économiques ?
SENATEUR OCTAVIA BEATE : La triste vérité c’est que ce problème n’est pas limité à Ferron. Ce problème affecte des gens de partout, d’Hypérion aux quartiers résidentiels de Terra. Il y a des milliards de personnes dans l’Empire qui sont dans le besoin et le gouvernement doit être créatif pour essayer de changer les choses. Un problème de cette ampleur demande des solutions d’ampleur équivalente.
ERIA QUINT : Y a-t-il des « solutions de grande ampleur » que vous auriez trouvées et qui seraient particulièrement efficaces ?
SENATEUR OCTAVIA BEATE : Absolument. J’ai été une farouche partisane des dépenses à grande échelle concernant l’armée et les infrastructures. Des projets tels que Retribution ou le Synthémonde demandent des ressources et de la main d’œuvre parmi tout l’Empire.Ces dépenses gouvernementales génèrent non seulement une croissance économique profitant aux personnes en ayant le plus besoin, mais elles aident aussi à améliorer et à protéger la structure de l’Empire qui nous est si cher à tous.
ERIA QUINT : Monsieur Aarset, comment une organisation telle que l’EAA pourrait-elle s’occuper des insatisfactions économiques de Ferron?
KAVAN AARSET : Pas avec des platitudes, ce que sont malheureusement trop souvent les réponses de la Sénateur Beate. C’est un problème...
SENATEUR OCTAVIA BEATE : Je vous demande pardon ?
KAVAN AARSET : Ce que vous appelez « solutions de grande ampleur » ne sont que des plâtres sur une jambe de bois. Pour vraiment aller aux racines du problème, il nous faut agir spécifiquement sur la base d’un examen approfondi de la population, de l’économie, des ressources, des infrastructures du système et d’une myriades d’autres facteurs. Les solutions doivent être taillées sur mesure pour le système afin de garantir des résultats. C’est donc là-dessus que nous porterions notre attention avant toute chose, vraiment comprendre les gens que nous essayons d’aider.
SENATEUR OCTAVIA BEATE : L’objectif de Monsieur Aarset consistant à diagnostiquer et à aborder les problèmes spécifiques à chaque système est... eh bien, c’est une mission admirable, mais qui est également irréalisable. Pas même le gouvernement de l’UEE ne pourrait l’accomplir, c’est pourquoi à la place, nous rédigeons des rapports comme celui que nous venons de publier.
Le peuple de l’UEE a besoin d’aide maintenant. Ces gens ont besoin de travail et d’opportunités, et non pas d’être les sujets d’une nouveau papier d’études académique. C’est pourquoi j’ai travaillé dur pour orienter les ressources du gouvernement vers ces systèmes désavantagés, et pour le faire dès maintenant.
ERIA QUINT : Monsieur Aarset, quelles actions spécifiques l’EAA a-t-elle prises pour aider les laissés pour compte ?
KAVAN AARSET : Nous avons une politique stricte qui veut que chaque crédit dépensé dans un système soit envoyé directement aux entreprises locales. Le problème avec les plans de dépenses massives de la sénateur Beate, c’est qu’elle ne sont rien de plus qu’un gros cadeau financier pour les méga-corporations. Une petite famille faisant tourner une compagnie familiale sur Ferron n’a aucune chance de décrocher un contrat avec le Synthémonde quand elle est en concurrence avec des conglomérats multi-systèmes comme Shubin ou ArcCorp.
SENATEUR OCTAVIA BEATE : Monsieur Aarset est bien pessimiste ici. Il sait bien que la plupart de ces projets colossaux obligent les grandes corporations à engager des sous-traitants locaux et des mercenaires, ce qui injecte une masse énorme de crédits dans l’économie locale. Ajoutez à cela tous les crédits dépensés par leurs employés dans les systèmes pour sortir manger, ou acheter un billet à l’arène locale de sataball.
ERIA QUINT : Passons a autre chose. Il y a aussi dans le rapport une liste des systèmes ayant le plus besoin de cette aide économique. La liste est étonnamment similaire...
KAVAN AARSET : Je m’excuse Eria mais l’engagement de sous-traitants par les méga-corporations n’est pas une recette pour le succès économique de ceux qui en ont le plus besoin. Cela ne fait qu’amplifier les disparité économiques. Il n’y a qu’à regarder du côté de la planète Hurston pour en avoir un exemple.
Une enquête récente effectuée par la Terra Gazette révèle les salaires affreusement bas et les déplorables conditions de travail des travailleurs sur Hurston. Les grandes corporations comme Hurston ne sont intéressées que par leurs résultats comptables, pas par l’aide qu’ils peuvent apporter aux délaissés de l’économie. Actuellement, c’est dans leur intérêt de garder les salaires bas, ainsi ils peuvent effectuer un plus grand pourcentage de bénéfices.
SENATEUR OCTAVIA BEATE : Utiliser Hurston comme exemple, c’est prendre un mouton à cinq pattes comme une généralité, et rien d’autre. Comme nous le savons tous, la planète Hurston est possédée par la corporation et elle est entièrement sous son contrôle avec ses propres lois du travail, règles et réglementations. Même si je ne suis pas d’accord avec sa politique générale, il est tout à fait dans son droit de gérer sa planète comme elle l’entend à partir du moment où elle adhère aux lois communes de l’UEE.
KAVAN AARSET : Lois qui n’ont pas été mises à jour depuis combien de temps ?
SENATEUR OCTAVIA BEATE : Si les contractuels sur Hurston ne sont pas contents de leur salaire, leurs conditions de vie ou quoi que ce soit d’autre, c’est tout à fait leur droit d’aller ailleurs.
KAVAN AARSET : Sauf que beaucoup d’entre eux ne peuvent pas se le permettre financièrement du fait des suppressions de salaire et des gros bras de la compagnie de sécurité locale. Les dernières dépenses militaires pour lesquelles la sénateur Beate a plaidé concernaient des contrats pour un montant de plusieurs milliards de crédits attribués à Hurston, alors ne me dites pas que le gouvernement n’a pas les moyens de faire pression. Refuser les contrats gouvernementaux aux compagnies qui traitent leurs travailleurs de façon inhumaine serait déjà un bon début.
ERIA QUINT : C’est une discussion fascinante, mais nous devons faire une petite pause publicitaire. Quand nous reviendrons, je mettrai au défi la sénateur Beate et Kavan Aarset de mettre leurs différences idéologiques de côté, et de voir s'ils peuvent se mettre d’accord sur une idée dans laquelle les secteurs public et privé pourraient fonctionner de concert afin d’aider ceux qui sont économiquement désavantagés.
Tout cela et bien plus dès que Showdown reviendra.