Les écoles mettent le scandale au programme
par Benjamin Hecht
Rédacteur
L’éducation de nos enfants a toujours été une préoccupation primordiale pour l’Empire. Les écoles sont des institutions vénérées, nous leur confions nos trésors les plus chers dans l’espoir de leur donner une éducation intellectuelle et sociale qui leur permettra de devenir des membres productifs de notre société.
C’est pourquoi lorsqu’une école trahit notre confiance, le choc et la colère n’en sont que plus profonds.
Entre son travail en cycles au centre d’expédition Covalex local et des livraisons occasionnelles, Marcus Collier passe le peu de temps qu’il lui reste dans la journée avec ses deux filles : Lorelaï, 15 ans, et Ishi, 9 ans.
Ishi imite le bruit d’un engin spatial en courant dans le salon, brandissant un vaisseau miniature, tandis que le regard de Lorelaï est fixé sur l’écran mural. Ishi rêve d’être une pilote de course, alors que Lorelaï aspire à une vie de scientifique. Pour cette semaine tout du moins.
« On a l’impression qu’elle change d’avis à chaque fois qu’elle tombe sur une nouvelle émission ou un nouvel article », explique Marcus depuis la cuisine du petit deux-pièces familial, dans la banlieue de New Junction sur Lo. « L’année dernière c’était médecin. Elle ne parlait que de cela, ne lisait que des trucs là-dessus. Avant ça, c’était ingénieur, puis architecte. »
Il y a un fil conducteur dans la carrière de Lorelaï : apprendre. Elle adore ça.
« Je me souviens avoir discuté avec d’autres parents juste avant que Lorelaï commence à aller à l’école, ils n’arrêtaient pas de me prévenir que les premiers jours d’école allaient être durs, finalement elle s’y est faite instantanément. »
D’après les entretiens avec plusieurs professeurs de Lorelaï, non seulement elle est enthousiaste, mais en plus elle est douée.
« Elle ne tient pas cela de moi, c’est clair », reconnaît Marcus avec un petit rire. Il la regarde en silence pendant quelques instants, alors qu’elle zappe entre plusieurs émissions sur le Spectrum jusqu’à s’arrêter sur un journal d’informations, et ajoute : « Eh oui, j’étais nul à l’école. »
Lorelaï a passé son Équivalence en début d’année. Elle a compté les jours jusqu’à la proclamation des résultats, dans l’espoir d’accéder à une scolarité à Rhetor et de réaliser le métier de ses rêves, quel qu’il soit.
« Je savais qu’elle serait intenable tant qu’elle ne saurait pas comment elle s’en était sortie, alors je suis allé voir un ami qui travaille à l’école ».
Son contact a pu jeter un coup d’œil aux résultats peu avant que les notes officielles de l’Équivalence paraissent. Lorelaï s’était hissée dans les deux premiers centièmes du classement.
« Comme je le disais, je savais qu’elle était intelligente, mais… honnêtement, ça m’a scotché. Quand on sait qu’avec un résultat pareil elle était capable d’entrer dans n’importe quelle grande école, c’était aussi incroyable qu’elle. C’était vraiment quelque chose d’énorme. »
Imaginez donc la surprise de Marcus lorsque l’école publie les résultats trois jours plus tard, et qu’il apprend que les résultats de Lorelaï sont déclarés non probants à cause d’une corruption de données.
« C’était comme un cauchemar. J’en ai parlé à mon ami, il n’avait aucune idée de ce qui s’était passé. En parler aux administrateurs de l’école n’a rien donné de mieux. Ils se sont tout simplement contentés de répondre que des corruptions de données, c’était rare mais cela arrivait. Point à la ligne. J’ai envie de dire : qu’est-ce que je suis censé faire avec ça ? »
Marcus refuse alors la version officielle et commence à mener sa propre enquête à l’école de Lorelaï. Il lui faut six mois de recherches et de questions pour établir un lien troublant avec le problème de sa fille.
Le licenciement d’Arthur Bennio, un cadre moyen de la Direction impériale de l’éducation, suite à des accusations de corruption, se révèle être la clef de son enquête. Marcus parvient à faire un lien direct entre Bennio et Keena Astrid, la proviseure de l’école de Lorelaï.
Marcus finit par communiquer ces faits incroyables à un ami d’enfance, l’agent Robert Coresa du centre de police de New Junction, lequel se met à creuser un peu plus.
L’enquête officielle met enfin à jour un réseau de falsification d’Équivalences, révélant qu’Astrid et d’autres proviseurs locaux modifiaient volontairement les travaux des étudiants les meilleurs afin de faire baisser la moyenne des résultats, dans le but de pouvoir accéder aux subventions impériales pour les Équivalences, créées pour soutenir les zones éducatives en difficulté.
« Je ne comprends pas comment ils ont pu mettre en péril le futur d’un enfant pour gagner de l’argent », murmure Marcus, le regard lointain et toujours sous le choc. « Je… je ne comprends tout simplement pas.»
Que nous reste-t-il donc, à nous, qui formons la société ? Un programme impérial qui apporte un soutien aux milieux scolaires en difficulté est, à première vue, une excellente idée pour renforcer nos points faibles ; mais si ce procédé est détourné pour subventionner une zone scolaire qui n’a pas besoin de crédits, devons-nous le remplacer pour récompenser plutôt l’excellence scolaire ? D’un autre côté, cela ne risque-t-il pas d’engendrer d’autres détournements ?
Questions complexes pour des réponses encore plus complexes. Malgré les efforts entrepris pour récupérer les données, les résultats de l’Équivalence de Lorelaï sont restés perdus, l’obligeant à repasser l’épreuve.
On attend toujours les résultats.
Entretemps, Lorelaï a annoncé à son père qu’elle s’intéressait maintenant à la politique.
Traduction depuis l’anglais par Arma, relecture par Hotaru – Source : https://robertsspaceindustries.com/comm-link/spectrum-dispatch/14255-New-United-School-Scandal
Merci de contacter l’auteur de cet article pour toute faute ou remarque éventuelles.Traduction soumise à la licence CC By SA 3.0. Vous êtes libre de copier et réadapter ce texte en mentionnant les auteurs originaux, les traducteurs et la source. Merci !